Un oeil ouvert sur la tech

Édito Novembre – EXPLOITATION

Vous l’aurez remarqué si d’aventure vous vous rendez sur journalism. design, le rythme des publications a considérablement chuté. Pas par manque d’envie, mais par manque de temps, j’écris tous les jours, simplement pas pour le blog, mais pour un projet particulier. Un livre sur les deepfakes et les médias synthétiques. Dans le livre j’aborde notamment l’impact des deep-porns sur les femmes et l’influence du cadrage médiatique qui tend à balayer le problème sous le tapis. On préfère parler fin de la démocratie, mésinformation, que des femmes victimes de harcèlement en ligne, de pornodivulgation (revenge porn) et de deepfakes. C’est un phénomène documenté, traité (même mal) dans la presse anglo-américaine, notamment par Samantha Cole, la découvreuse de u/deepfakes et de ces productions. 

Dans le synopsis qui me sert à démarcher les éditeurs, ce passage est clairement explicité tant il me semble important. Aussi, quelle ne fut pas ma stupeur quand la réponse d’un de ces éditeurs — pourtant respecté dans le milieu — m’enjoignait à oublier ces considérations woke qui me détournait du sujet principal. En gros, il me fallait évacuer cette thématique féministe, sauf à vouloir me faire commander 1000 exemplaires du livre par Sandrine Rousseau, la députée Insoumise et féministe. 

Cas isolé me dirait vous ? Peut-être, mais vous le verrez dans ce numéro 7 de SYNTH, les deep-porns provoquent encore des dégâts immenses dans la vie de dizaines de femmes. Leur souffrance n’est pas feinte et le terreau qui permet de faire émerger ce type de production est loin de perdre en fertilité. L’accès aux outils gratuits et leur facilité d’usage permettent désormais à quiconque de produire des contenus pornos, de les diffuser ou de les revendre sans être particulièrement inquiété. Dans un article documenté, Samantha Cole décrit en mai dernier comment certains créateurs de deepfakes présentés comme « éthiques » avaient en réalité des proximités avec Mr Deepfakes, le 1er site de deep-porns. 

Malgré les discours focalisés sur la créativité et les opportunités immenses qu’offrent les médias synthétiques, la réalité demeure que des centaines de femmes ont été, continuent d’être et seront victimes des deep-porns dans l’indifférence presque générale. Pas un truc de woke, non, un phénomène à reconnaitre, à affronter, pour lequel il faut agir et se mobiliser, spécialement du côté des hommes. 

Tout ça, c’est à découvrir dans ce numéro de SYNTH.

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