Un oeil ouvert sur la tech

Édito Janvier – HORIZONS SYNTHÉTIQUES

J’en parlais dans le hors-série de SYNTH publié le 29 décembre dernier, quelques jours avant que l’annonce ne soit faite par le site The information ce 3 janvier, Microsoft joue gros cette année avec OpenAI. L’intégration de certaines fonctionnalités au sein de la suite Office et de Bing devrait — dans l’esprit de Microsoft — lui donner un avantage compétitif fort face à Google et sa suite en ligne. D’ailleurs, la firme de Redmond prévoit d’investir près de 10 milliards de dollars dans les activités d’OpenAI d’après le site Semafor ce qui porterait la valorisation des créateurs de ChatGPT à près de 29 milliards de dollars. Pour rappel, Stable diffusion qui a réussit depuis une levée de fond de 101 millions de dollars n’est évaluée qu’à « seulement » 1 milliard de dollars pour le moment. L’opération permettrai à Microsoft de s’offrir une participation majoritaire dans OpenAI et de facto, d’en devenir propriétaire. Une stratégie qui viendrait compléter l’acquisition de Github et le lancement de Copilot, l’IA de codage qui a fait un démarrage canon avec près de 400.000 abonnés payants ( à 19$) en 1 mois seulement. 

En 2023 c’est donc celui qui aura la plus grosse ( valorisation ) qui sera le plus fort. Les investisseurs se bousculent déjà au portillon des entrepreneurs qui se mettent tous à pivoter, tourner, virer, basculer vers les business liés à l’intelligence artificielle. La demande du vrai monde pour ce type d’activité est marginale, mais peu importe, la bulle gonfle comme au bon vieux temps des NFTs et des Cryptos. 

Pour eux, l’horizon synthétique porte la promesse d’une croissance retrouvée, les imaginaires carburent à tout berzingue pour penser les débouchés miraculeux des Stable Diffusion et autres generativeAI. On rêve de découvrir les cancers avant qu’ils ne surviennent. On fantasme le pouvoir de la communication libérée, permettre à tous de dire des choses sans même s’écouter va certainement profiter à l’humanité. 

Pour autant, de l’autre côté de l’IA, quand on est créateur, fabricant d’images ou de textes à la main et au jus de cerveau, c’est la peur qui saisit. Presque irrationnelle, elle se nourrit des précédentes attaques, des précarisations successives et de la compétition sans frontière. La « petite » entreprise d’Emad Mostaque va péniblement atteindre les 300 employés et Open Ai comptabilise 368 personnes quand toutes deux « disruptent » un écosystème créatif qui se compte en millions de salariés et de freelances à travers le monde. Une comptabilité Schumpétériene qui ne penche clairement pas en faveur de la majorité. Aux États-Unis, selon le fameux cabinet McKinsey, pas loin de 73 millions d’emplois pourraient disparaitre suite au développement de l’automatisation d’ici à 2030. En Chine, le bilan serait bien pire puisqu’il s’agirait de 230 millions d’emplois. 

Si la peur n’évite pas le danger, elle permet à minima de se mobiliser. Les GenerativeAI ne remplaceront pas à elles seules l’ensemble des créateurs, mais contribueront à réduire les besoins en main d’oeuvre humaine, à optimiser les coût ou à perturber l’accès aux professions en bouleversant leur équilibre économique. Ça vaut tout de même le coup de discuter l’évidence de la survenance de ces technologies dans nos vies civiles et professionnelles.

Tout ça, c’est à découvrir dans ce numéro de SYNTH.

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