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L’angoisse du grand remplacement par les robots fait son retour depuis quelques semaines. Une peur panique qui embrase les réseaux sociaux des travailleurs créatifs et de nombre d’artistes.
Au coeur du malaise, la peur d’être déclassé par des algorithmes aux capacités survendues, enflées d’éléments de langage marketing. La peur de voir son savoir-faire dévalué par des modèles d’IA inventés à l’autre bout du monde. Mais aussi et surtout la peur de perdre le contrôle sur son travail, sur ses œuvres et de voir le droit, la justice, les politiques se positionner un jour en faveur de la création synthétique.
Enfin, l’angoisse de voir ses revenus fondre comme neige au soleil, ou de ne pas trouver les premières commandes qui nourrissent les débuts de tant de créateurs depuis trois ou quatre décennies.
Des mouvements de protestation se mettent en place et incitent les opposants à l’art synthétique à arborer sur leur profil social un « AI » barré de rouge. Résultat décevant, après quelques semaines d’activité, on dénombre quelques “bastons” numériques ici ou là entre les artistes du pixel et les autres qu’on a trop souvent caricaturés comme des luddites perchés.
En réaction à cette peur, certains tentent désormais l’action. La class-action. Depuis quelques semaines, collectifs et entreprises intentent même des poursuites judiciaires contre le géant Microsoft et ses rejetons Github et OpenAI, ou les concurrents Stability AI et Midjourney, pour violation du droit de la propriété intellectuelle. Car oui, le fond du sujet est avant tout un sujet de droits d’auteurs, de copyright, et de qui va tirer bénéfice de la manne financière qui se profile à l’horizon.
« Intellectual Property is the oil of the 21 st century » disait Mark Getty à la fin des années 80. Ironiquement, trente ans plus tard, le même Getty se bat pour faire valoir ses droits contre les tenants du nouvel adage qu’il a directement inspiré : « Data is the new oil ».
Ce mois-ci dans SYNTH beaucoup d’actualités juridiques et techniques. Le rythme s’accélère encore et encore mais j’espère que ce numéro vous aidera à y voir plus clair.
Tout ça, c’est à découvrir dans ce numéro de SYNTH.
