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La belle aventure qui nous attend s’écrit tous les matins sur twitter et Linkedin. Le récit d’une intelligence artificielle, certes imparfaite, mais déjà bien installée et prometteuse, se décline à l’envi. On regrette certes un peu les « destructions d’emploi », mais la logique Schumpéterienne est implacable, il faut détruire pour créer. Du chaos né l’ordre, le récit du début du monde se retrouve à nouveau perpétué. Nous vivons un nouveau bigbang de l’humanité destinée à se répandre dans la galaxie et à proliférer par centaines de milliards.
Ce qui est étonnant avec ce discours, c’est qu’il trouve une surface médiatique honorable pour déployer ses thèses farfelues. On n’inviterait pas Raël pour nous raconter comment les lémuriens vont nous sauver (remarquez, on l’a fait, mais c’était du temps de Jacques Pradel qui présentait les extra-terrestres de Roswell) et pourtant on continue de tendre le micro à Musk, Kurzweil, Gawdat ou Yudkowsky.
Les récits autour de l’IA représentent certainement un des phénomènes les plus complexes à décrypter pour les journalistes qui n’ont ni le temps ni les ressources de se pencher sur leurs racines historiques. Et pourtant ce sont ces récits qui entrainent les prises de décision, qui façonnent les politiques publiques comme en Grande-Bretagne ou inspirent de fausses bonnes idées innovantes comme celle du HealthGPT.
Pour comprendre ces phénomènes, il faut avoir une approche réfléchie des défis que soulèvent les programmes d’intelligence artificielle. Et ça tombe bien, si en France on n’a pas de gourou international de l’IA, mais on a des sociologues, des juristes, des anthropologues qui réfléchissent à un cadre éthique et légal adapté à ces usages nouveaux.
Tout ça, c’est à découvrir dans ce numéro de SYNTH.
