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Alors que le conflit qui oppose Israël au Hamas cumule les morts et les atrocités, Adobe vends des illustrations du conflit sur son site de photo de stock.

War, children, it’s just a shot away

Alors que le conflit qui oppose Israël au Hamas cumule les morts et les atrocités, Adobe vends des illustrations du conflit sur son site de photo de stock. Des images générées par Adobe Firefly qui - à la date de parution de cette newsletter - sont encore disponibles. 

Les images dépeignent ce qu’on attends des atrocités de la guerre, le sang en moins. Paysages urbains réduits à des tas de décombres, explosions spectaculaires, panaches de fumées et flammes démesurées alternent avec des illustrations de tanks et de soldats israéliens marchant sous la banière d’israël quand d’autres affichent le drapeau palestinien dans des mises en scènes de manifestation. 
Ces images portent toutes la mention “Generated with AI” et en obtenir la licence étendue vous en coutera près de 65€. 

Pourquoi la vente de ces images pose problème ? Tout d’abord parce qu’elles ne représentent pas la réalité de ce qui se passe sur le terrain. Les photos réelles, produites sur place par les quelques rares journalistes palestiniens encore en vie, sont très sporadiques. Il ne s’agit donc pas ici d’information, mais bien d’illustration. Pourtant, comme le rapporte Vice, ces images sont publiées sans qu’il soit fait mention de leur origine synthétique

D’un point de vue éthique, Adobe a donc tout faux, et pourtant l’entreprise américaine n’est pas la dernière à œuvrer pour améliorer la lutte contre la désinformation. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, Adobe est à l’origine du Content Authenticity Initiative et participe au consortium C2PA (dont fait partie aussi journalism.design) qui travaillent tous deux à l’établissement de standards et de critères techniques pour labéliser les images authentiques et synthétiques afin d’éviter toute confusion. 

« Circulez, il n’y a rien à voir », déclare en substance un porte-parole en indiquant que sur le site de Stock, les contenus synthétiques sont clairement identifiés. Donc pas de problème pour vendre des images qui pourraient passer pour d’authentiques témoignages de la guerre du moment que tout cela est monitoré par un dispositif anti-fake news. La responsabilité incombe aux éditeurs qui publient les images concernées.

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