Un oeil ouvert sur la tech

Les petits pas d’OpenAI 

OpenAi a présenté GPT-4o lors de sa conférence développeurs et beaucoup de questions se sont posées lors des démonstrations qui ont révélé des biais sexistes. On récapitule.

OpenAi sort donc GPT-4o et c’est le délire, un truc de fou… 🤯

Non…

Rien n’était vraiment dingue ou même intéressant dans cette démo que Mina Murati a conduit mollement.

Bien sûr on a assisté à une longue succession de « oooh » et de « aaah » quand la voix féminine de ChatGpt (toujours aussi rassurante, toujours aussi stéréotypée, la femme est une assistante éternelle pour les célibataires de la tech) a lourdement flirté avec son interlocuteur le temps d’analyser la requête qui lui demandait de traduire une phrase en italien. 

OpenAi a « inventé » l’assistant personnel que Spike Jonz met à l’honneur dans son film Her et que personne ne demandait vraiment. Ça méritait vraiment une Spring Update (toujours non). Sam Altman s’est en tous cas réjouit de cette innovation en ne cessant de la comparer à la Samantha qui accompagne Theodore dans Her. On peut donc douter qu’il ait soit vu le film, soit compris son message, ou pire, comprendre qu’en réalité, c’est bien cette dystopie infernale décrite par Jonz qu’Altman espère voir advenir un jour.

Des petits pas suffisants ?

Mais revenons à la présentation de GPT-4o. Certes le modèle semble plus rapide et l’inférence semble s’aligner maintenant sur celle de ses meilleurs concurrents. La voix est bien reconnue, et bonus ultime, on peut désormais faire comme dans la vie avec les vrais gens, c’est-à-dire interrompre #ChatGPT sans écouter sa réponse (la voix féminine incitera-t-elle à davantage d’interruption par rapport à la voix masculine ? Je me le demande). Les fans salueront la capacité de GPT-4o à reconnaitre des objets dans un environnement et à les décrire, voire, à se rappeler de leur localisation. Utile pour les ultras distraits, mais pour 90 % de la population disposant d’une mémoire, la démo ne promet pas la lune.

Mais au-delà des petites grappilles technologiques (dont on n’imagine pas le coût réel en développement ni l’impact environnemental), OpenAi semble atteint du même mal qu’Apple. Un mal typique de la Silicon Valley depuis une décennie. La perte de sens. Dans la course à la meilleure performance, on améliore sans cesse et pourtant rien ne bouge vraiment. On pousse les algorithmes, on upgrade les serveurs, on dépense chaque jour davantage pour ne faire qu’optimiser une solution déjà satisfaisante.

Quel nouveau problème concret GPT-4o est-il sensé résoudre que ne sût régler GPT-4 ? Rien de plus que ce qu’il ne faisait déjà et c’est assez limité pour un utilisateur classique qui utilise ChatGpt pour faire des recherches d’hôtels pour les Maldives ou répondre à ses mails de la meilleure des façons.

Comme l’iPad qui se décline en cinq différents modèles, l’ultime version de GPT-4 se dote d’un O (pour omni, sa capacité à traiter le texte et l’image, mais le son aussi) et poursuit donc son inflation technique. À l’inverse d’Apple, OpenAi n’en profite pas pour augmenter ses tarifs, mais dévalorise au contraire l’offre payante en offrant pour seul avantage aux abonnés une capacité accrue de faire appel aux services du modèle. D’ailleurs Mira Murati estime à 100M le nombre d’utilisateurs de ChatGPT. Les chiffres trouvés en ligne faisant état de 182M d’utilisateurs, y a-t-il eu une érosion de la base ? Les utilisateurs payants vont-ils finir par se détourner de ChatGPT pour privilégier des solutions comme Poe ?

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