Le 30 septembre dernier, le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a opposé son veto à un projet de loi majeur visant à imposer des contrôles stricts sur les entreprises développant des modèles d’intelligence artificielle (IA) de grande envergure. Le texte, connu sous le nom de SB 1047, avait pour but de protéger le public des risques liés à l’IA. Un objectif clairement pas partagé par les techno-optimistes de la Silicon Valley.
On ne s’attendait pas vraiment à ce que la proposition de loi introduite par le Sénateur démocrate Scott Wiener soit signée par le gouverneur de Californie, Gavin Newsom. Le veto du gouverneur démocrate confirme une victoire de l’industrie technologique, dominée par des géants comme Google, Meta, et OpenAI, qui craignaient que des régulations trop sévères freinent leur compétitivité et leur capacité d’innovation. Largement critiqué sur son aile gauche, le gouverneur a justifié sa décision en affirmant que la loi, dans sa forme actuelle, risquait d’imposer des normes trop rigides sur des systèmes même basiques, et qu’un cadre réglementaire plus nuancé, basé sur des preuves scientifiques, était nécessaire.
Évidemment, c’est un autre son de cloche qu’on perçoit du côté du sénateur Wiener — auteur du projet de loi soutenu par les chercheurs Geoffrey Hinton et Yoshua Bengio — qui a vivement critiqué le veto. Nathan Calvin, conseiller politique au Center for AI Safety Action Fund a réagit en qualifiant le véto de « dangereux » pour l’avenir de la sécurité publique. Une position soutenue par Daniel Colson, fondateur du AI Policy Institute, qui a vertement critiqué la position pro business du gouverneur en qualifiant la décision de Newsom de « téméraire » et « déconnectée des réalités » des risques que ces technologies représentent pour la société.
Mauvais signal donc pour les tenants de la régulation qui — plus que jamais — se voient opposer une fin de non-recevoir sur la seule base des bénéfices économiques. Or, on le sait, les externalités négatives du tech peuvent être considérables, notamment sur le plan environnemental, culturel et social.