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À quelques mois de l’élection présidentielle américaine, l’actualité de l’autre côté de l’atlantique s’accélère. Biden s’étant retiré de la course au profit de Kamala Harris, Trump fait désormais face à une candidate à la fois plus jeune et plus dynamique au profil pas si libéral que ça, mais disposant d’un capital sympathie indéniable.
Alors pour alimenter la bataille d’opinion en ligne, toutes les armes sont bonnes à utiliser. On assiste donc depuis quelques semaines à une guérilla de Fake générés par IA. Entre les vidéos de Kamala Harris et Trump main dans la main à nourrir un amour fou et les fausses attaques à main armée de Trump dans les petites épiceries américaines, c’est un véritable festival.
« Quelqu’un a-t-il remarqué que Kamala a triché à l’aéroport ? Il n’y avait personne dans l’avion, et elle a fait de l’IA, et a montré une foule massive de soi-disant partisans, MAIS ILS N’EXISTAIENT PAS ! » écrit l’ex-président sur le réseau Truth Social à propos d’une photographie prise à l’occasion d’un rallye Harris/Walz qui a réuni près de 15.000 supporters à l’aéroport du Detroit Metropolitan Airport dans le Michigan le 7 août dernier.
La vérité n’a plus de prise, les images se succèdent et nous dévoilent un pan de la réalité fantasmée de chacun. Ne nous trompons pas, Trump ne fait pas preuve de naïveté quand il évoque la manipulation des foules assistant aux meetings de la Vice-Présidente. C’est une forme de révisionnisme visuel qu’il opère. Il tente de modifier la perception de la réalité en invoquant le doute, la suspicion et la méfiance, usant des mêmes armes rhétoriques de « réalité alternative » que sa porte-parole Kellyanne Conway en 2017, au lendemain de son inauguration à Washington.
Ce qui est inquiétant ce n’est pas tant l’exercice, la tentative de corruption des esprits et du récit de campagne, mais bien — sur le long terme — la destruction petits bouts par petits bouts d’une réalité commune sur laquelle nous pouvons nous accorder. Car ce phénomène, pour l’instant cantonné à certains pays comme les États-Unis, l’Inde ou la Corée, prend de l’ampleur et trouve de nouveaux stratèges en vérité pour façonner une réalité alternative. Sans un récit commun, difficile de s’entendre sur le résultat d’élections ou tout autre réalités.
Pour aller plus loin, n’hésitez pas à lire « La foule d’après Trump » sur Synth
et bonne rentrée à toutes et à tous!
