Un oeil ouvert sur la tech
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Le monde devient synthétique.

Depuis 2017, les deepfakes, puis les médias synthétiques et maintenant l’intelligence artificielle générative, suscitent de nombreuses réactions que ce soit du côté des professionnels de l’information, des acteurs de la scène culturelle, des créateurs de contenus, aussi bien que du côté des juristes ou des politiques. Ces médias synthétiques (qui sont, on le rappelle, des images, des sons, des vidéos ou du texte modifié par une intelligence artificielle), modifiés par le biais de systèmes d’intelligence artificielle  présentent de nombreux défis.

Ils interrogent notre façon de voir le monde et de croire ce qui nous en est rapporté. Ils troublent notre vision du réel, questionnent les faits et l’information, notre rapport intime à l’image, au son, à nos sens, à l’autre, perturbent petit à petit notre perception des corps, de leur représentation numérique et bouleversent le rapport à notre image publique et privée. Ils modifient plus largement notre appréhension du monde et nous font basculer dans une étrange dystopie qu’il est bon de déconstruire pour comprendre la nature des transformations induites.

Doit-on le rappeler, les technologies ne sont pas neutres et leur diffusion dans toutes les couches de la société répond davantage d’un projet économique et parfois politique que d’une franche adhésion de la population. Celle-ci, dépourvue la plupart du temps face aux changements induits, cherche à faire sens de ces profondes perturbations et peine à trouver les ressources nécessaires. C’est là que Synth intervient.

Mieux Comprendre

L’essor progressif de l’intelligence artificielle et des médias synthétiques dans toutes les sphères de la culture web, cinématographique et télévisuelle — nous demande d’envisager sous un nouveau jour la création et la diffusion de ces médias, de leur authentification et des moyens que nous allons mettre en œuvre pour contextualiser et réguler la production, l’usage et les flux de contenus modifiés.

Il nous demande également de guider les usages, de faire comprendre les limites, les récits qui portent ces technologies dans l’espace public et d’assumer l’apprentissage aux codes de lecture et à la manipulation des outils tout en proposant des imaginaires qui soient porteurs d’émancipation plutôt que d’enfermement dans des systèmes incontrôlables.

Pour cela, il s’agit donc de questionner de façon critique ce phénomène dans toutes ses dimensions, techniques, légales, économiques, culturelles, philosophiques,  pour permettre au plus grand nombre de comprendre la nature des transformations en cours.

Un engagement personnel

Dans les premières années où nous étions peu nombreux à nous intéresser aux effet de ce nouveau type d’IA, j’ai interviewé les premiers créateurs de deepfakes, Sham00k, Ctrl-Shift-Face, Chris Ume, Victor Riparbeli entre autres quand ces noms ne disaient rien à personne. Depuis, tous sont devenus des leaders du secteur, déployant leur talent au service de Disney, Netflix, des créateurs de South Park ou de leur propre société.

Depuis 2022, le secteur des médias synthétiques et notamment des IA génératives a plongé le petit monde la Tech dans une forme de frénésie insatiable qui semble contaminer petit à petit d’autres secteurs d’activité. Pour ma part je continue d’observer la façon dont ces technologies impactent nos vies et modifient nos imaginaires. 

J’ai créé Synth en réaction à la prolifération de contenus qui se focalisent sur ce que j’appelle « la course de petits chevaux ». C’est-à-dire la publication incessante de ces infos éphémères, chassées les unes après les autres par des infos plus sans cesse plus fraiches, mais qui ne disent rien du phénomène auquel nous assistons.

Je crois fermement que nous devons prendre un peu de recul pour observer ce qui se passe et ne pas tomber ni dans la reprise d’éléments de langage, ni dans le techno-optimisme, ni dans le catastrophisme morbide. Le sujet est trop sérieux pour ne pas être considéré avec attention. Les effets de l’IA dans le réel sont suffisamment tangibles pour ne pas écouter et raconter les histoires de celles et ceux qui en sont affectés.

C’est pour cela, que patiemment, je construit ce projet de média indépendant, d’analyse et de critique technologique. Si vous continuez de lire ces lignes et que vous souhaitez soutenir mon travail, n’hésitez pas à vous abonner à la newsletter et à montrer votre soutien au podcast “Imaginaires” sur les plateformes en laissant un commentaire dithyrambique ou la note maximale de 5 étoiles.

Merci merci beaucoup à toutes celles et ceux qui me témoignent déjà de leur soutien, à très vite en ligne ou IRL.

Gerald

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