OpenAI a déployé son nouveau créateur d'images sur ChatGPT. Un outil qui permets de reproduire, entre autres style, celui des films animations du studio Japonais Ghibli créé par l'immense Hayao Miyazaki.
Avec sa nouvelle mouture de génération d’image, #OpenAI confirme qu’il n’a que faire de la force créative qui anime les artistes. En 2016, Miyazaki, créateur des studios Ghibli au style inimitable, disait sa détestation de l’ #IA. Aujourd’hui, il en est victime.
Comme un écho qui perd le sens des mots qu’il porte, la multitude d’occurrences d’images « à la Ghibli » qui fleurissent sur le net, montre que nous ne prêtons plus guère d’attention aux œuvres. Nous sommes tous des copycats, qui empruntons un style en imaginant acquérir le talent.
L’art ici ne nous évoque rien d’autre qu’un énième artefact consommable et jetable. Aujourd’hui Ghibli, demain, un autre style sera adopté. La rareté du regard, l’unique expression d’une idée à travers un trait, un geste, une couleur, un mouvement, s’efface désormais dans les différents rip off.
OpenAI s’approprie sans vergogne le travail d’une vie, l’identité d’une œuvre, nie le droit, nie le consentement, et brandit — comme Sam Altman sur son profil X — le trophée de sa victoire. Une pauvre image de profil, vide de sens, « à la Ghibli ». C’est joli, certes, mais ça ne veut plus rien dire.
C’est la beauté éphémère d’un acte de grâce qui disparait au profit de la permanence consumériste d’une marque, d’un trait reconnaissable, exploité pour l’écume de ce qu’elle dit. Miyazaki a raison, de penser que c’est une insulte à la vie. À la sienne d’abord, et à toutes les autres.
Il faut faire l’expérience de dessiner un trait parfait pour comprendre qu’on y met davantage qu’une capacité psychomotrice à diriger un crayon. Il faut n’avoir que peu d’amour pour ce geste, pour refuser à toutes et tous d’en faire l’expérience concrète.
Démocratiser Ghibli en clic, c’est s’empêcher l’aventure d’éprouver le chemin qui mène de l’idée à l’image. Il y a des temples qu’il faut savoir respecter, et la tech américaine semble ne plus rien respecter.